La personnalité est un ensemble de caractéristiques psychologiques stables qui définit la personne dans son unité, sa singularité, vis-à-vis d’elle-même et des autres.
Funder (2001) considère que la personnalité correspond « aux structures récurrentes de pensées, d’émotions et de comportements d’un individu, ainsi qu’aux mécanismes psychologiques (cachées ou pas) qui sous-tendent ces structures ».
Certaines difficultés survenues au cours de son développement sont à l’origine de traits de personnalité dysfonctionnels. La personnalité devient pathologique lorsque ces traits s’intensifient, deviennent rigides et sont inadaptés aux situations.
Le DSM-IVR définit le trouble de la personnalité comme « un mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, qui est envahissant et rigide, qui apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, qui est stable dans le temps et qui est source d’une souffrance psychologique ou d’une altération du fonctionnement social».
Il existe trois grands groupes : Le groupe A avec des personnes qui apparaissent comme étranges et excentriques, le groupe B avec des personnes qui apparaissent souvent comme dramatiques, émotionnelles ou imprévisibles (la personnalité borderline figure à l’intérieur de celui-ci) et enfin le groupe C avec des personnes qui apparaissent comme anxieuses et craintives.
Le trouble de la personnalité Borderline (TPB) se caractérise par :
- une dysrégulation émotionnelle (sensibilité exacerbée, vision dichotomique « blanc ou noir», changements d’humeur, réactions émotionnelles intenses, dépression et anxiété, difficulté (à trop ou pas assez) gérer sa colère),
- des actes impulsifs et autodestructeurs comme les addictions (alcoolisation massive, drogues, jeu vidéo, sexe, dépendance affective), les troubles alimentaires (anorexie et/ou boulimie) mais aussi des actes d’automutilations et des pensées ou passages à l’acte suicidaire.
- une grande instabilité dans les relations interpersonnelles. Les relations affectives (notamment familiales et sentimentales) sont généralement vécues comme intenses, conflictuelles, chaotiques et instables. Plus la personne borderline s’attache, plus la relation à l’autre devient difficile à gérer. Dans la relation intime, la personne est en quête d’avidité et de fusion mais tout en ayant des craintes très fortes (peur de se perdre dans la fusion ou d’être abandonnée) … Elle se retrouve à la fois dans le désir et la crainte… la demande et la retenue… La relation est généralement destructrice et souvent mise en danger pour les deux protagonistes. Afin d’éviter la rupture (réelle ou imaginée), la personne borderline mettra alors tout en œuvre pour l’éviter.
- une perturbation au niveau de l’identité. Il s’agit d’un problème relatif au sentiment de soi et à la notion de soi. La personne avec un TPB a une image très fragile et instable d’elle-même. Cette image est dépendante du contexte, de la qualité des relations et de l’environnement. A tout moment, l’image que la personne a d’elle-même peut basculer (positivement ou négativement et renforcée selon l’humeur). La plupart des personnes Borderline sont décrites comme des caméléons, elles éprouvent des difficultés à contenir leurs sentiments, leurs opinions et leurs décisions face aux autres. Elles relatent très souvent un sentiment de vide, de différence et d’ennui profond, ce qui les conduit très souvent à se « normaliser » et s’adapter continuellement aux autres. Certains troubles cognitifs peuvent également surgir en cas de stress très intense tel que la dépersonnalisation, la dissociation ou bien encore le délire. Généralement ces symptômes sont de courte durée et ne dépassent pas quelques jours.
Le TPB peut se manifester de différentes façons, avec des degrés plus ou moins variables selon l’individu et les périodes.
Funder, D.C., 2001.The personality puzzle.Norton, New York